Je ne l’avais pas vraiment prévue. Elle était là, en bout de rayon, posée presque comme une évidence parmi les promotions de saison, avec ce genre d’étiquette rouge qui attrape l’œil même quand on ne cherche rien. Et moi, qui venais juste acheter deux-trois bricoles, je suis repartie avec une crème anti-âge sous le bras. La Revitalift Filler soin jour SPF50 de L’Oréal. Une texture prometteuse, une protection solaire généreuse, un effet “rebond” vendu comme un retour de jeunesse. J’ai cédé à l’instant, un peu curieuse, un peu influencée, et surtout… sans me poser de questions sur le contexte. Parce que c’était l’été, et que je m’apprêtais sans le savoir à provoquer une petite crise cutanée.
Analyse de la formulation : que contient vraiment la crème Revitalift Filler SPF50 ?
Quand on regarde la promesse, elle a de quoi séduire : une crème qui hydrate, repulpe et protège, le tout en un seul geste. Elle s’adresse aux peaux qui veulent garder leur densité, lisser leurs rides, prévenir les méfaits du soleil – avec un SPF50 !
Dans la formulation, on retrouve plusieurs actifs intéressants :
- Acide hyaluronique micro-épidermique (sodium hyaluronate & sodium acetylated hyaluronate) : deux formes d’acide hyaluronique, dont l’une est fragmentée pour pénétrer plus en profondeur. Elles contribuent à l’effet “repulpant”, en retenant l’eau dans les tissus cutanés.
- Filtres solaires (Ethylhexyl Salicylate, Ethylhexyl Triazone, Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine…) : un cocktail de filtres chimiques pour assurer une haute protection contre les UVB et les UVA longs.
- Vitamine E (tocopherol) : un antioxydant connu, qui aide à protéger la peau du stress oxydatif.
- Perlite : un ingrédient souvent utilisé pour son effet matifiant et absorbant.
- Capryloyl salicylic acid : un dérivé doux de l’acide salicylique, exfoliant léger qui affine le grain de peau.
Mais en lisant un peu plus loin la liste INCI, on remarque aussi une base très riche :
De nombreux alcools gras et agents texturisants (Cetyl, Behenyl, Cetearyl Alcohol…) qui donnent ce toucher crémeux, presque enveloppant.
Une bonne dose de dimethicone, un silicone qui crée un film protecteur mais peut être occlusif pour certaines peaux.
Et une présence non négligeable de parfum, avec des allergènes (citronellol, linalool, hexyl cinnamal) pas toujours tolérés par les peaux sensibles.
En bref, une formule à la fois hydratante et protectrice, mais qui peut vite devenir trop “étouffante” en période de chaleur ou sur peau mixte à grasse.
Mon expérience personnelle (et mes limites d’utilisation)
Au début, je l’ai trouvée agréable. Vraiment. L’odeur est douce, un peu poudrée sans être entêtante, la texture s’étale bien, ni trop fluide ni trop compacte, avec ce petit fini satiné sur la peau qui donne l’illusion d’un teint reposé. J’étais conquise (en surface du moins).
Et puis, le drame. Un matin, je me suis réveillée avec cette sensation d’étouffement cutané. Des petits boutons sont apparus, partout, blancs ou rouges – sur les tempes, le front, le menton… et même le cou. Ils étaient même douloureux (sensation que je n’avais connu).
Il faisait lourd ce jour-là. Vraiment lourd. Une de ces journées d’été où l’air colle à la peau, où l’on transpire dès qu’on met le pied dehors. J’avais marché un bon moment, la crème sur le visage, le cou bien enduit aussi (protection oblige), et avec la sueur qui perlait, ça n’a pas pardonné. Du moins je pense. ça doit être du a une accumulation de facteurs. Le combo crème + chaleur + maquillage + transpiration a fait des ravages. Le lendemain, ma peau était en crise : boutons blancs, inflammation, texture irrégulière… une catastrophe cutanée comme je n’en avais jamais vécue.
Alors j’ai arrêté. Immédiatement. Je l’ai rangée dans le placard, bien décidée à lui redonner une chance… mais plus tard. Quand l’air sera plus frais, que le soleil tapera moins fort, que ma peau n’aura plus besoin de légèreté mais de confort. Je n’ai donc pas eu le temps d’en voir les effets – ni repulpants, ni lissants. Trop chaud, trop court, trop riche pour moi, à ce moment-là.
Elle n’est peut être pas à l’origine même de cette crise, mais ne souhaitait pas revivre ça, j’ai écarté toutes les produits qui pouvaient avoir contribué à cet effet.
Conclusion : et si on pensait la cosmétique en fonction du climat ?
Ce petit accident sans gravité (mais franchement agaçant et malaisant) m’a fait réfléchir. Parce qu’au fond, cette crème n’est pas “mauvaise” – elle est même plutôt bien formulée pour ce qu’elle promet. Mais elle n’était tout simplement pas faite pour mon été à moi.
Et je me demande pourquoi on ne parle pas plus souvent de ça : la saison, la température, l’humidité ambiante… tout ce qui influence la façon dont un soin se comporte sur notre peau. Ce serait si utile que les marques précisent, ne serait-ce qu’en suggestion, si un produit est plus adapté à une saison fraîche ou à un climat sec. Un peu comme on choisit ses vêtements, on pourrait choisir sa crème en fonction de son environnement.
Alors non, je ne jette pas la Revitalift Filler. Je l’ai rangée dans mon placard, là où attendent les soins “de saison froide”. Et je reviendrai peut-être vous en reparler, quand l’air sera plus vif et que ma peau aura besoin d’un cocon.
Ce genre de situation vous est-elle déjà arrivée ?
Photographies : Le Monde de Jenn .
Gifting : soin acheté avec mon argent.
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