Le Monde de Jenn

Élever ses enfants en accord avec nos valeurs

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Dans une société où tout s’accélère, où les enfants sont exposés très tôt aux écrans, à la surconsommation et à la pression de « bien faire » ou « tout faire », nous avons choisi, avec mon mari, de prendre un chemin un peu différent. Un chemin plus lent, plus simple, plus aligné avec ce que nous sommes.

Ce n’est pas un rejet du progrès, ni un besoin de se distinguer. Ce n’est pas non plus une démarche parfaite – nous ne le sommes pas, loin de là. C’est juste une façon pour nous de faire de notre mieux, chaque jour, pour que notre mode de vie et nos choix éducatifs soient en accord avec nos valeurs profondes.

Souvent, nous ne faisons pas comme les autres. On s’éloigne des tendances, des normes, parfois même des attentes implicites. Et dans notre manière d’élever nos enfants, c’est pareil : on avance un peu à contre-courant, doucement, avec confiance.

Parce qu’on croit encore à la force des choses simples. Parce qu’on pense qu’un enfant a besoin de temps, de silence, de liberté, et surtout, de ses parents. Alors oui, on avance parfois à rebours de ce que la société attend de nous. Mais c’est justement là que notre chemin prend tout son sens.

Éduquer autrement : pourquoi aller à contre-courant ?

Ce n’est pas venu d’un coup. Ce n’est pas une lubie. C’est une réflexion progressive, nourrie par l’observation, le vécu, les questions qu’on se pose en tant que parents, et surtout ce sentiment persistant : ce que propose le monde actuel aux enfants ne nous convient pas.

On ne se reconnaît pas dans cette course permanente à la performance, à l’occupation constante, à l’éveil précoce à tout prix. On ne croit pas que nos enfants doivent savoir coder à 6 ans, parler trois langues à 10, ou pratiquer cinq activités extra-scolaires pour avoir une « chance ». On ne veut pas remplir leurs agendas à ras bord pour se rassurer ou se conformer.

Nous voulons leur offrir autre chose : du vide, du silence, du temps libre. Ce n’est pas un manque. C’est un espace. Un espace pour penser, rêver, créer. Pour s’ennuyer parfois – parce que l’ennui, c’est souvent le point de départ de l’imagination.

Nous ne voulons pas non plus qu’ils grandissent dans un monde qui leur dit qu’ils ne seront « assez » que s’ils sont connectés, visibles, likés. Alors on ralentit. On filtre. On protège. Pas pour les couper du réel, mais pour leur donner les outils de le comprendre à leur rythme.

Ce n’est pas évident, parce qu’élever ses enfants à contre-courant, c’est souvent nager à contre-marée. Mais on s’y sent plus justes, plus en accord avec notre rôle de parents. Et chaque petit pas dans ce sens nous conforte dans l’idée que l’essentiel est ailleurs.

Repenser la place des écrans : entre vigilance et équilibre

Nous ne vivons pas sans écrans, et ce n’est pas notre objectif. Nos enfants regardent parfois la télévision : des dessins animés ou des films choisis avec soin, les mercredis, samedis et dimanches. Ils jouent aussi à la console, une vieille Wii familiale, les jours de pluie ou lors de temps calmes. Ce n’est pas interdit, ce n’est pas diabolisé — c’est simplement encadré.

Mais nous refusons que les écrans deviennent une solution de facilité, une nounou silencieuse, un réflexe automatique. Ce n’est pas leur rôle. Nous tenons à ce que nos enfants aient un rapport sain à ces outils : qu’ils comprennent qu’un écran peut distraire, certes, mais qu’il ne remplace pas un parent, une conversation, un moment de partage ou un bon livre.

Le smartphone, en particulier, cristallise beaucoup d’enjeux. Nous avons choisi de ne pas en offrir à nos enfants trop tôt, malgré la norme sociale qui pousse à en donner dès l’entrée au collège. Ce n’est pas une décision contre eux, mais pour eux. Pour préserver leur concentration, leur capacité d’attention, leur sommeil, et surtout leur liberté intérieure — celle qui leur permet de penser par eux-mêmes, sans être happés par le flux constant de contenus et de sollicitations.

Nous filtrons aussi ce qu’ils consomment : pas de YouTube, pas de réseaux sociaux, pas d’accès libre. Pas parce qu’on veut tout contrôler, mais parce qu’à leur âge, ils n’ont pas encore les outils pour faire le tri dans ce qu’ils voient. C’est notre rôle, à nous parents, de poser ce cadre. Et surtout, de rester disponibles, à l’écoute, prêts à dialoguer, répondre, expliquer.

L’écran ne doit pas être une échappatoire, ni une zone de solitude. Ce n’est pas le mal incarné, mais il n’est jamais neutre. Et nous croyons profondément que ce dont un enfant a le plus besoin, ce ne sont pas des vidéos à la chaîne, mais de présence, de liens, de limites rassurantes.

Ils ne sont pas des mini-adultes en devenir, mais des enfants à part entière, ici et maintenant.

Transmettre des valeurs dans un monde qui en manque

Dans notre manière d’éduquer nos enfants, il y a des valeurs simples mais que l’on sent parfois devenir marginales. Le respect, la politesse, l’écoute, la curiosité. Non pas parce que c’est “vintage” ou “old school”, mais parce que ce sont des piliers. Des repères solides dans un monde qui bouge vite, trop vite, et où les enfants peuvent facilement se perdre.

Nous demandons à nos enfants de dire bonjour, de remercier, de respecter les autres — adultes comme enfants. Pas par tradition aveugle, mais parce que le respect de l’autre commence souvent par des choses élémentaires. Et parce que dans une société où tout devient individualiste, ces gestes prennent encore plus de sens.

Nous ne voulons pas non plus les gaver de jouets, de gadgets ou de vêtements dernier cri. Non pas par frustration ou rejet de tout plaisir, mais parce que nous souhaitons qu’ils apprennent à se satisfaire de l’essentiel. À apprécier ce qu’ils ont.

On privilégie les jeux simples, les moments en famille, les activités en extérieur. On valorise la nature, les discussions sans écran autour d’un goûter. Rien d’extraordinaire, en vérité, mais dans notre époque, ces moments deviennent presque des actes militants.

Nous ne voulons pas que nos enfants soient dans une logique de performance ou d’agenda surchargé. Pas d’activités tous les jours, pas de pression permanente sur les notes (juste qu’il sache bien lire, écrire et compte déjà). On préfère qu’ils aient du temps pour eux, pour rêver, bricoler, observer le monde autour d’eux. Ils ne sont pas des mini-adultes en devenir, mais des enfants à part entière, ici et maintenant.

Évidemment, cela demande de tenir bon. D’expliquer souvent pourquoi on dit non. De résister aux comparaisons, aux “les autres ont le droit”. Mais c’est aussi une chance : celle de construire avec eux des bases solides, une vision plus libre, plus consciente de ce qui les entoure.

Nous souhaitons qu’ils apprennent à se satisfaire de l’essentiel. À apprécier ce qu’ils ont.

Une parentalité imparfaite, mais alignée

Ne nous méprenons pas : nous ne cherchons pas à faire mieux que les autres. Et encore moins à donner des leçons. Nous faisons simplement de notre mieux, avec nos convictions, nos doutes, et nos propres contradictions. Parfois on flanche, parfois on cède, parfois on se remet en question. Parce que nous sommes comme tout le monde : des parents en apprentissage permanent.

Oui, nos enfants regardent la télévision. Oui, ils jouent à la console. Et oui, ils s’ennuient, râlent, nous challengent. On ne diabolise pas les écrans, mais on choisit de les encadrer. Pas de YouTube, pas de téléphone personnel, pas d’algorithmes qui s’invitent dans leur imaginaire. Les écrans ne sont pas des ennemis, mais ils ne sont pas non plus des éducateurs. C’est notre rôle à nous, parents, d’accompagner, de guider, d’expliquer, d’être là.

Nous ne cherchons pas la perfection. Elle n’existe pas. Mais nous cherchons l’alignement : entre nos choix de vie, nos valeurs, et ce que nous transmettons à nos enfants. Et c’est ce qui donne du sens à notre manière de faire. Aller à contre-courant, pour nous, ce n’est pas s’opposer pour le principe, c’est juste refuser de suivre aveuglément un modèle qui ne nous ressemble pas.

Ce que nous espérons, c’est que nos enfants grandissent avec des repères solides. Qu’ils sachent qu’ils ont été écoutés, entourés, respectés. Qu’ils aient reçu plus de présence que de présence numérique. Qu’ils aient vécu une vraie enfance, avec des rires, des silences, des forêts, des disputes, des jeux faits de bric et de broc.

Et si un jour ils nous reprochent de ne pas avoir été « comme les autres », alors peut-être, avec un peu de recul, ils comprendront qu’on leur a offert autre chose que des gadgets : du lien, du temps, de l’ancrage.

Pour conclure

Élever ses enfants, c’est avant tout choisir un chemin personnel, loin des diktats et des tendances. C’est faire le pari d’une enfance où l’essentiel prime sur le superflu, où le temps partagé et la qualité des liens ont plus de poids que les gadgets et les écrans. Mon mari et moi ne prétendons pas détenir la vérité absolue, mais nous sommes convaincus que notre choix, même imparfait, est celui qui correspond le mieux à nos valeurs et à ce que nous souhaitons transmettre à nos enfants.

Ce chemin demande du courage, de la patience, et parfois de l’incompréhension. Mais il offre aussi la richesse d’un quotidien plus calme, plus authentique, où les enfants peuvent grandir à leur rythme, en confiance et en liberté. Et c’est peut-être là, dans cette simplicité retrouvée, que réside la vraie force d’être parents aujourd’hui.

Photographies : kaboompics

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